
Qu’est-ce que c’est ?
Principe développé par Maria Montessori (repris et démocratisé par Emmi Pikler) selon lequel il faut laisser l’enfant libre de ses mouvements. Emmi Pikler nommera cela « la motricité libre ».
En effet, votre bébé a besoin de mouvement pour se construire. Son évolution vient naturellement, sous le regard de l’adulte. L’enfant va apprendre de lui-même et à son propre rythme, d’abord à bien tenir sa tête, puis à s’assoir et enfin se mettre debout. C’est par lui-même que l’enfant va découvrir et repousser ses limites et qu’il prendra conscience du danger. L’enfant sera poussé par son envie de découvrir le monde, par « son élan vital » et n’a ainsi pas besoin de l’intervention de l’adulte, qui serait même une entrave à son développement.
Comment mettre en place la motricité libre à la maison ?
Il n’y a pas besoin de matériel spécifique pour le faire, il s’agit plutôt d’appliquer quelques règles dans la vie quotidienne.
La première chose, et surement la plus importante consiste à adapter l’environnement à l’enfant, pour qu’il puisse s’y mouvoir librement et sans danger. Tant que l’enfant ne se déplace pas on peut tout simplement le laisser sur un tapis d’éveil (plutôt confortable mais pas trop mou pour ne pas l’entraver) tout en évitant de le sur stimuler.
Le transat est prohibé en motricité libre. Il est important que l’enfant « fabrique » sa musculature seul grâce à ses propres ressources. Néanmoins, lors de la diversification, en cas de RGO, le transac est bien utile ! Quand l’enfant tiendra assis tout seul, c’est à dire qu’il s’est se redresser en plus de savoir tenir sans tête, vous pourrez le retirer.
Quand l’enfant commence à se déplacer on sécurise l’espace de l’enfant (dans le salon et sa chambre par exemple). Cela requière une surveillance accrue, mais ce sont aussi de réels moments de plaisir, de voir son enfant expérimenter à son rythme.
Et ensuite ?
Ensuite, il s’agit justement de respecter le rythme de l’enfant : il est fortement conseillé de ne pas mettre en position assise un enfant qui ne sait pas s’assoir seul. Ne pas le caler avec des coussins par exemple, ou le mettre dans une chaise haute trop tôt. Il faut éviter au maximum les transats et parcs qui entravent le développement psychomoteur . On ne « force » pas un enfant à marcher (dans un trotteur ou en le tenant par les mains/bras) s’il n’a pas commencé à marcher de lui-même. Cela peut engendrer des tensions inutiles et forcer sur des muscles qui ne sont pas prêts.
Il vaut mieux suivre son rythme et s’y adapter, le laisser actif et essayer au maximum de le faire participer sans imposer. Il faut également favoriser au maximum des tenues confortables pour que l’enfant puisse bouger aisément, et le laisser pied nu autant que possible.
Une fois ces grands principes appliqués, l’enfant va découvrir le monde et la maison sera un vaste terrain de jeu. Voir son entourage se déplacer va le pousser à faire de même, des mobiles et des hochets vont l’attirer. Une étagère ou la table basse va faire office de barre de préhension pour que l’enfant se lève. La table basse ou le canapé va l’aider à marcher, sous le regard bienveillant de ses parents.
Voir son enfant tenir debout seul puis le voir marcher grâce à un chariot par exemple puis le voir marcher tout seul.
Enfin, il ne faut pas oublier de laisser l’enfant explorer le monde qui l’entoure, aussi à l’extérieur de la maison (en veillant toujours à sa sécurité).
Sources :
Rasse, Miriam, et Jean-Robert Appell. L’approche piklérienne en multi-accueil. ERES, 2017
(Emmi Pikler 1902-1984, pédiatre hongroise)
Poussin, Charlotte. La pédagogie Montessori. Presses Universitaires de France, 2017
Mise en ligne par Montessori du 47 – Écrit par Marie Vinsonneau-Joyeux